Les œuvres de Pierre Preneron sont rares. Rares car elles ne peuvent vous laisser indifférent dès lors que « vous entrez » dans ses tableaux.
D’aucun associerait son travail au courant support/surface cher à Claude Viallat, mais ceux-là même ne verraient qu’une partie de la vérité de ce peintre éclectique.
Son travail, essentiellement des acryliques sur toile, même s’il utilise également l’huile ou l’encre, ne s’arrête pas à la répétition de motifs. On est littéralement absorbé par la force des couleurs, parfois quasi monochrome (« Lame de fond, fond de l’âme », « Un Cagot », « Olivier D ») parfois bigarré à foison (« Le festin de Balthazar », « Le calcaire du Gers »).
Ses tableaux semblent faire corps -et âme- avec l’ambivalence de l’artiste. Ainsi, Pierre Preneron s’essaie avec succès aussi bien à l’abstrait notamment sur la période 1980 – 2000 qu’à la figuration libre aujourd’hui. Pianiste à ses heures, amateur d’opéra, il existe aussi chez cet homme libre qui aime à vivre pied nu, une forme de légèreté, un caractère ouvert et rebelle à la fois. Comme si Pierre Preneron, et ses œuvres, avaient choisi de traverser son époque, affranchi des limites d’un quelconque cadre. Et ainsi de créer, comme on trace son chemin à sa guise, ne boudant pas son appétence à utiliser la force de la répétition du motif et celle d’une couleur unique prégnante. Et ce tout autant qu’il se complait, à sa manière si singulière, à traiter des sujets forts comme la religion ou encore la mythologie.
Pierre Preneron est résolument moderne à n’en pas douter, n’en déplaise aux amateurs de chapelles … Miga Latapi , Janvier 2020