Procès d’une prostitution ordinaire
Tilt réalise cette « Une » du journal Libération du 12 février 2015 et déclare: « j’ai
décidé d’appréhender cette couv’ sous le prisme de la double lecture, avec ou sans
contexte. C’est une démarche que je travaille beaucoup dans mes œuvres : imaginer
la double existence d’un même sujet, d’un même objet, etc. Ici, je vois deux choses.
D’abord, évidemment, un phénomène de société dégueulasse : des gamines que l’on
kidnappe, une mafia qui les exploite. Et puis, lorsque je décontextualise l’image et
que j’oublie le titre, je vois autre chose. Une mise en scène évocatrice, une
iconographie particulière, une atmosphère, bref : une image érotique. Ce sont les
talons qui, chez moi, déclenchent cette seconde lecture. Je suis un fétichiste dans
l’âme et dans la pratique. Je collectionne d’ailleurs les talons aiguilles depuis un bon
bout de temps. »